Karate Do
Pour bien comprendre les origines du Karaté, il faut situer l'île d'Okinawa. C'est l'île principale de l'archipel des Ryu-Kyu, située entre l'île de Taiwan, le Japon et la Chine. L'archipel compte environ 70 îles.
Dès le 10ème siècle, la Chine entretient des rapports commerciaux avec l'archipel des Ryu-Kyu. De nombreux chinois se rendent à Okinawa, parmi eux des experts de boxe chinoise. Les arts et la culture traditionnels de l'île portent l'empreinte de l'influence chinoise.
A partir du 16ème, et ce jusqu'au 19ème siècle, cette île fut le théatre de conflits entre le Japon et la Chine. Tour à tour, ces deux pays ont imposé leur souveraineté sur l'archipel. A chaque fois l'envahisseur instaura une domination militaire, interdisant toute arme, afin d'éviter les rébellions.
Pendant tous ces siècles d'occupation les techniques de combat à mains nues (Tode) se sont naturellement développées, transmises secrètement, de Maîtres à disciples.
Les entraînements, qui se déroulaient le plus souvent la nuit, étaient basés uniquement sur l'efficacité. L'esprit de résistance, exacerbé par les exactions de l'occupant, et allié à l'instinct de survie ne laissaient aucune place au spectaculaire ou à l'esthétique. Ce sont donc les habitants d'OKINAWA qui ont donnés naissance à cette méthode de combat à mains nues, appelée par la suite KARATE.
Pour mieux comprendre la suite, il faut se souvenir que l'idéogramme chinois (唐), lu TO dans la langue d'Okinawa mais "Kara" en japonais, désigne la "dynastie des Tang" (618 - 906), et par extension, en okinawaien, TO désigne tout ce qui vient de Chine, ainsi que le pays lui-même. Le Shōrin-ryū (少林流, Shōrin-ryū, littéralement école de la jeune forêt ou école de la petite forêt), traduction littérale des caractères chinois utilisés pour écrire l'école Shaolin, est l'un des 2 styles majeurs les plus anciens de karaté d'Okinawa avec le gōjū-ryū.
Son fondateur est Sōkon Matsumura (松村 宗棍, 1809 - 1889), appelé aussi Bushi (guerrier) Matsumura.
Le Shōrin-ryū est issu de concepts de combats tirés :
du Shuri-Te, la pratique martiale propre à la ville de Shuri, ancienne capitale d'Okinawa, par opposition au Naha-Te, style de la ville portuaire voisine de Naha, et actuelle capitale (la ville de Shuri est devenue un quartier de l'actuelle Naha).
du Tomari-Te, la pratique martiale propre au village voisin, Tomari (absorbé, lui aussi par l'actuelle Naha), très proche du Shuri-Te.
du Shaolin quan (poing de Shaolin) la fameuse école d'arts martiaux des moines bouddhistes du temple du même nom.
Shōrin-ryū est un terme générique qui désigne aujourd'hui le Shuri-Te ainsi que le Tomari-Te. Ces deux styles ayant "fusionné" du fait de leurs nombreuses similitudes et de la diffusion de leurs techniques par les mêmes experts de "DE", contraction de "TE" (手), signifie "technique" en chinois comme en okinawaien, et par extension, en japonais, la "main" qui réalise ces techniques.
D'où "tō-de" (唐手), "technique des Tang" ou "technique chinoise", par référence à ses origines, devenu "main de Chine" depuis la "colonisation" d' Okinawa par le Japon en 1609.
Combinée au "vide" (空, également prononcé "Kara" en japonais), dans le sens bouddhique du terme de "vacuité", en référence au bouddhisme "zen" (soutien spirituel historique du "Bushido" japonais), cette dernière signification aboutira finalement à l'actuel sens japonais de "Karaté" (空手): "main vide".
Les maîtres du Shuri-Te
Le Shuri-te, littéralement « Main de Shuri », est un style de karaté qui s'est développé sur l'archipel d'Okinawa dans la ville de Shuri.
Il est le nom de l’un des deux grands styles dominants qui émergèrent à Okinawa sous l’influence des arts martiaux de Chine, avec le Naha-Te qui, comme son nom l'indique s'est développé dans la ville de Naha.
Ce style, le Shuri-te donna naissance au Shorin-Ryu. Il est également à la base du Shotokan-ryu, du Wado-ryu, du Kyokushin, et aussi du Taekwondo.
Il est le résultat de l'incorporation des techniques de combats venant de Chine du nord, le Shaolin kempo en particulier, aux techniques locales.
C'était surtout la "noblesse" locale, qui pratiquait le Shuri-te, au palais royal, à Shuri.
La plus ancienne figure connue, comme pratiquant ce style est Shinjo CHOKEN, membre de la cour du roi, vers la fin du 16ème siècle et le début du 17ème. Puis, apparut Kanga Sakugawa (1733?-1815), appelé aussi "Tode Sakugawa" (Sakugawa main de Chine). Il fut disciple, pendant 6 ans du moine bouddhiste Peichin Takahara, de Shuri, expert en Shuri-te primitif, puis pendant 6 ans encore de Kushanku, "ambassadeur" militaire de Chine, expert en Shaolin kempo. Puis, il a fait plusieurs voyage en Chine pour perfectionner son art. Il a beaucoup fait évoluer le Shuri-te en mélangeant les techniques locales et celles du Kung-Fu Shaolin. C'est de Kushanku qu'il a appris la position d'attente pour une frappe ou un blocage, du poing collé aux côtes, appelée "hikite". A son retour à Okinawa, il était considéré comme étant le plus grand expert local de "boxe chinoise", d'où son surnom, de "Tode Sakugawa".
Son plus célèbre disciple fut Sōkon Matsumura, lequel rebaptisa le Shuri-te, en lui donnant le nom de Shorin-Ryu.
Organigramme du KARATE d'OKINAWA
SHORIN-RYU
Définition OSHUKAI
Oshukaï signifie "Ecole des techniques originelles"
- O : a plusieurs sens comme Loi, unique, premier ou encore meilleur. Le roi du château de Shuri peut être identifié par O, cela rappelle les origines du Shorin-Ryu qui provient du quartier de Shuri (Okinawa).
- Shu : contient la notion de travail "entrainement technique" ainsi que la mise en place d'une discipline, en faisant des efforts : efforts dirigés sur l'élaboration d'un combat continuel sur soi-même, et ce afin d'arriver également au contrôle de soi.
- Kai : ce terme exprime l'esprit de groupe, d'équipe, et d'organisation. Tout d'abord nous somme amenés à faire des rencontres, puis à entretenir des relations et par la suite faire des échanges sur tous les plans (national, international, ...) Ces objectifs ont pour but de se rapprocher les uns des autres, d'apprendre à mieux se connaitre et ainsi d'approfondir des liens d'amitiés entre tous. Notre but est d'avancer tous ensemble vers le même objectif.